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caillou qui, sous les rayons d’un beau soleil d’été, jetait, tout au bord d’une petite baie, des reflets hallucinants dans l’esprit du prospecteur. Ayant mis pied à terre et jeté quelques coups de pic ici et là, ils découvrirent un filon de quartz d’à peu près un pied de largeur et qui leur paraissait présenter toutes les apparences d’une prometteuse veine aurifère. Ils dressèrent aussitôt leur tente sur la pointe du lac où se trouvent aujourd’hui les principales bâtisses de la mine Sullivan. Le lendemain, 5 juillet…

Nous laissons, ici, la parole à M. Sullivan lui-même qui, dans une lettre qu’il écrivait à M. Hector Authier, raconte les circonstances de cette première découverte d’or en Abitibi :

« Le lendemain, 5 juillet », écrit-il, « pendant que je taillais un poteau de découverte, Hertel Authier, cassait de la roche dans la veine et y trouvait de l’or natif ; de sorte que c’est à Hertel Authier, aujourd’hui de Boston Creek, Ont., que revient l’honneur d’avoir, le premier, trouvé de l’or dans ce district. »

Voilà, certes, de la part de James J. Sullivan, un acte de franchise, de justice, de « fair play » britannique qui lui fait honneur…

Quelques semaines plus tard, en septembre, on a vu Maurice Bénard et ses amis piqueter un claim sur la pointe du lac de Montigny — Kienawisik — à l’est de la partie nord de l’Île Sis-