vrement à Rouen. Avant de se fixer à Ville-Marie où il exercera pendant plusieurs années le métier d’orfèvre-bijoutier, il tentera fortune dans l’Amérique du Sud où, pendant une couple d’années il sera « Jack of all trades ». Il travaille au Brézil et dans la République Argentine. À l’Hôtel des Émigrants, à Buenos-Aires, il rencontre, un jour trois familles françaises en route pour le Gran’Chaco. Il les suit. Mais, au bout d’un an, ayant particulièrement horreur des serpents, il revient au Canada. Il s’en va d’abord dans le Canton Archambault où il travaille pour le curé Labelle. Puis il vient à Ville-Marie, chef-lieu du Témiscamingue. Il se fait colporteur. Un ballot de marchandises sur le dos, à l’instar des classiques « pedlers » juifs ou syriens d’antan, il parcourt les banlieues de Montréal, et plusieurs régions de la vallée de l’Ottawa, offrant partout des images saintes, de la bijouterie en toc, de la lingerie féminine. En cours de route, il achète, dans les campagnes, des œufs et du sucre d’érable qu’il revend dans les villes. Il achète aussi des vieux joncs, des boîtiers de montres. Enfin, en 1893, il s’établit orfèvre-bijoutier à Ville-Marie. Sa clientèle s’étendait du Témiscamingue à la Baie d’Hudson, d’où on lui apportait toutes sortes de choses à réparer ou à brocanter.
Du « Météore », qui faisait le service sur le lac Témiscamingue, de Kippawa à Ville-Marie,