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« Mais à force de prospecter, à force d’acquérir des claims et d’acheter des certificats et des licences de mineurs, j’ai contribué », nous disait-il en souriant, « à faire vivre le gouvernement… » Le fait est que pour prouver la valeur des diverses concessions qu’il acquit, en particulier à la baie qui porte son nom, Auguste Renault a dépensé pas moins de $50,000. Voilà, certes, un bel effort de la part d’un propriétaire de claims ; et il ne se contenta pas de trouver des valeurs en surface. Il creusa sur ses propriétés pas moins d’une douzaine de puits. De la folie, ou de l’héroïsme ?…

« Lorsque », nous rappelle-t-il, « je partis de Ville-Marie pour m’en aller prospecter, on me traita de fou ; et je ne manque pas encore aujourd’hui de m’entendre appeler « vieux toqué »… Mais je ne suis pas susceptible ».

Dans cette rude carrière de la prospection, il faut non seulement de la persévérance et de l’endurance, mais de l’audace dans le risque.

« J’ai toujours risqué moi-même et mon temps et mes moyens dans mes propriétés minières avant de demander aux autres d’y engager leur argent », nous confiait encore Auguste Renault qui venait de déplorer l’apathie injustifiable de nos compatriotes dans la spéculation de l’argent, surtout dans les mines dont on fait profiter nos voisins quand l’effort principal a été fait par nous.