Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/116

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« Qu’écrirez-vous sur ces tablettes ?

Tout à vous,
Annette.


et sur la dernière ligne :

« Qui t’aime plus que je ne t’aime peut écrire après moi. »


Dans cet album, vous trouverez certainement deux cœurs, un flambeau et des fleurs ; vous y verrez à coup sûr le serment : « Je t’aimerai jusqu’à la tombe, » auquel un officier a ajouté quelque malicieux couplet. — J’avoue, mes amis, que j’aurais été content d’écrire dans un pareil album. Là, je le sais, tout obtient un regard bienveillant, et l’on ne s’aviserait pas d’analyser gravement, avec un méchant sourire, si mes vers ont ou n’ont pas de l’esprit.


Mais quant à vous, volumes dépareillés de la bibliothèque du diable, albums magnifiques, tourment des rimeurs à la mode ; vous, couverts du pinceau merveilleux de Tolstoï ou de la plume de Baratinski, puisse la foudre du ciel vous réduire en poudre ! Lorsqu’une femme me présente son in-quarto, un frisson de colère me saisit, et