le vieil homme ; dans ce milieu fécondant, au frottement et à la fréquentation des camarades de lutte, son éducation sociale se fera. Et il en sera ainsi, parce que l’idéal confédéral n’est pas une formulation théorique, doctrinale, mais la constatation d’une nécessité sociale, fatalement oppositionnelle à la société capitaliste et qui est la résultante logique de la cohésion du prolétariat sur le terrain économique.
Ainsi s’éclaire et se définit la neutralité du syndicalisme français, en face des problèmes d’ordre général ; sa neutralité n’implique pas passivité. La Confédération n’abdique devant aucun problème social, non plus que politique (en donnant à ce mot son sens large). Ce qui la distingue des partis démocratiques, c’est qu’elle ne participe pas à la vie parlementaire : elle est a-parlementaire, comme elle est a-religieuse, et aussi comme elle est a-patriotique. Mais son indifférence en matière parlementaire ne l’empêche pas de réagir contre le gouvernement, et l’expérience a prouvé l’efficacité de son action, exercée contre les pouvoirs publics, par pression extérieure.
Sur ces bases, essentiellement économiques, se réalise et se développe la Confédération : elle est ainsi constituée par ses deux sections, celle des Fédérations nationales corporatives (à laquelle adhèrent les Fédérations d’industrie), celle des Bourses du Travail (à laquelle adhèrent les Unions locales ou Bourses du Travail) — avec, pour chaque Section, un comité distinct et autonome, formé à raison d’un délégué par organisation adhérente. Chacun de ces comités décide des propagandes qui lui incombent, faisant face à son action avec les cotisations qu’il perçoit.
La réunion des délégués des deux sections forme le Comité Confédéral ; de lui relèvent les propagandes d’ordre