grève surgit, la Confédération apporte son appui moral, envoie des délégués sur le champ de grève, canalise l’effort de solidarité syndicale, mais ne fournit pas directement de subsides. Cette fonction est normalement remplie par les Fédérations corporatives, qui, la plupart, assurent des secours aux grévistes, soit avec les fonds de leur caisse spéciale de grève, soit par une cotisation supplémentaire, prélevée sur tous les fédérés.
Le Comité Confédéral n’intervient que comme un condensateur de solidarité, un élément de suractivité et de polarisation, mais jamais il ne se manifeste comme élément de direction, substituant sa volonté à celle des intéressés.
La Confédération s’est donné un signe de reconnaissance, une marque de solidarité, qu’utilisent seules les organisations confédérées (pour leurs appels, circulaires, publications, etc.) : le « label confédéral », — une mappemonde sur laquelle, par-dessus frontières et océans, s’entrelacent deux mains fraternelles, avec, en exergue, la devise Bien-être et Liberté. Ce « label » est le symbole du lien de solidarité qui relie la classe ouvrière en ses communes aspirations.
La Confédération a aussi son propre organe, un journal hebdomadaire, La Voix du Peuple, à propos duquel peut se faire la même observation que pour le budget confédéral : cette feuille a un tirage restreint, 7 000 exemplaires par semaine, seulement. Mais on aurait tort d’en conclure à une faible influence de cet organe ; comme la majeure partie des syndicats confédérés y sont abonnés, il arrive ainsi aux mains des plus actifs militants, membres des bureaux et des conseils syndicaux et, grâce à eux, par leur intermédiaire, se diffuse la pensée confédérale.