les ouvriers boulangers nombre de gens pour qui ce qu’imprime leur journal est parole d’évangile.
En fait, jusqu’ici, au cours des diverses grèves de boulangers, le sabotage constaté s’est borné à la détérioration des boutiques patronales, des pétrins ou des fours. Quant au pain, s’il en a été fabriqué d’immangeable, — pain brûlé ou pas cuit, sans sel, ou sans levain, etc., mais, insistons-y, jamais au verre pilé ! — ce ne sont pas, et ce ne pouvaient être les consommateurs qui en ont pâti, mais uniquement les patrons.
Il faudrait, en effet, supposer les acheteurs pétris de bêtise… à en manger du foin !… pour accepter, au lieu de pain, un mélange indigeste ou nauséabond. Si le cas se fût présenté ils eussent évidemment rapporté ce mauvais pain à leur fournisseur et eussent exigé à la place un produit comestible.
Il n’y a donc à retenir le pain au verre pilé que comme un argument capitaliste destiné à jeter le discrédit sur les revendications des ouvriers boulangers.
Autant peut s’en dire du « canard » lancé en 1907 par un quotidien, — spécialiste en excitations contre le mouvement syndical, — qui raconta qu’un préparateur en pharmacie, féru du sabotage, venait de substituer de la strychnine et autres poisons violents à d’innocentes drogues prescrites pour la préparation de cachets.
Contre cette histoire, qui n’était qu’un mensonge, — et aussi une insanité, — le syndicat des préparateurs en pharmacie protesta avec juste raison.
En réalité, si un préparateur en pharmacie avait intention de sabotage, jamais il n’imagi-