Aller au contenu

Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XV

Elles parvinrent à Lisbonne le lendemain matin et se logèrent à la gare, dans l’Avenida Palace. Nhine souffrait intérieurement. Elle écrivit à son médecin, longuement, toute une explication sur son état fébrile, puis sans attendre de réponse elle demanda le médecin de l’hôtel qui vint lui prescrire du bromure, de l’hypnal, des douches, du calme et le repos du lit pendant quelques jours.

Altesse sortait à peine et ne la quittait guère ; elles vécurent dans leur vaste appartement qui était gaiement situé sur la grande avenue qui singe nos Acacias de cinq à sept. Un jour Altesse quitta précipitamment le balcon et vint à son amie en criant :

— Nhine, Le roi !… Le roi ! Vite, lève-toi et viens ! Il va passer sous nos fenêtres !

Nhine sauta vivement à terre ; elle se couvrit d’un long manteau de voyage en drap très clair doublé de mauve et se pencha afin de voir l’équipage royal. Derrière suivaient les grands seigneurs, le