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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/257

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IDYLLE SAPHIQUE

tant ressortir sa frêle exquisité, elle n’était pas seule, un autre était là, qui l’approchait, l’aimait, la possédait !… De folles rages lui passaient en tête, il souffrait, il croyait perdre la raison, et cela l’exaspérait, sans relâche, pendant des nuits entières d’insomnie. Le matin il partait vite, voulant savoir, croyant surprendre, en avance sur l’heure convenue… il pâlissait en sonnant à la porte, croyant percevoir des bruits de pas qui se pressent, étouffés, se mourant d’un retard, puis, dès qu’il apercevait Annhine souriante qui lui ouvrait les bras et lui offrait ses lèvres, enivré, éperdu, il oubliait tout et se laissait aller à son immense bonheur.