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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/258

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XIX

Un soir qu’elle n’avait aucune perspective de joie et qu’elle s’ennuyait plus que de coutume, Annhine téléphona à Tesse :

— Ma chérie, que fais-tu ?… Que dois-tu faire ?

Altesse qui, toute à son chagrin, à la cruauté de sa déception, s’enfermait, voulant cacher sa peine à tous, sauf à son amie, lui répondit :

— Rien, Nhinette. Je suis chez moi, seule, avec mes souvenirs, et toi ?

— Moi, rien non plus. Justement alors, il me prend une envie de t’emmener avec moi quelque part. Que dirais-tu d’une gouape à Montmartre, ou ailleurs ?

— Qu’as tu dit ?… gouape ?

— Oui, c’est le seul mot qui convient à ce que je compte faire. Veux-tu me suivre ?

— Ma foi, oui ! Viens me prendre dans un quart d’heure.

— Entendu. Prépare-toi.

Après une grande demi-heure, Altesse impa-