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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/273

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IDYLLE SAPHIQUE

ment ; lorsqu’elle aurait son adieu il serait déjà en Angleterre, mais… plus tard il reviendrait près d’elle — une petite révolte — quand il serait enfin son maître !

Une fois sa stupeur passée elle ricana : plus tard !… L’amour n’attend pas !… C’était trop fort vraiment !… Des larmes de rage lui vinrent aux yeux. On lui enlevait ce qui aurait pu la sauver. Sa gorge se serra, son regard devint mauvais, puis il s’adoucit, triste. Il avait raison après tout, ce père, chacun en aurait fait autant, mais c’était dur ! Ah ! les hommes !… Ce petit n’avait pas de sang, il aurait dû résister, se débattre, lui revenir quand même… Il reviendrait peut-être… Oui, oui, il reviendrait, c’était impossible autrement, elle recevrait d’autres lettres écrites en cachette, hâtivement, avec d’autres détails indiquant un moyen de correspondre. Il ne pourrait vivre sans elle, l’oublier ainsi !…

Rien ne vint.