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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/274

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XX

Ses pensées étaient retournées à Flossie, toutes… Elle était si faible moralement à la fin de cette longue et incessante lutte contre elle-même, en défense de ses derniers principes et de ses instincts naturels de femme. Toutes ses tentatives échouaient, dérisoires et inutiles. Comme, à plusieurs reprises, on la lui avait signalée rôdant autour de l’hôtel, un soir de morne tristesse et de solitude elle crut l’apercevoir dans un fiacre, là, en face de ses fenêtres. Elle s’avança, furtivement, sur le balcon du grand salon. En se penchant elle la reconnut, c’était bien elle, c’était sa blonde et fine silhouette qui cherchait à se dissimuler dans l’obscurité de la voiture fermée. Elle fit un geste d’appel. La petite tête pâle s’avança, hésitante, comme si elle eût craint de se tromper, d’avoir mal compris : — Est-ce bien moi ?…

Nhine cria :