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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/97

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IDYLLE SAPHIQUE

elle apparut très longue dans le blanc vêtement de nuit… un Greuze… avec ses cheveux blonds qui s’étaient éparpillés en boucles folles autour de sa petite tête fine et pâle. Un ruban bleu fermait le col de broderies.

— Il en faut un pour tes cheveux.

Comme un baby, Nhine se laissait faire. Elle se coula dans la fraîcheur de lit et reposa sa tête, fermant les yeux, alanguie, les bras ouverts, les mains pendantes, en une adorable pose d’abandon.

— Dormez, mon amour… Dormez, ma jolie, dors, mon ange, clos tes yeux jusqu’à demain et que ton âme s’envole avec un léger bruissement d’ailes vers le songe, le songe délicieux et bienfaisant. Dors… dors.

Puis, en adoration silencieuse et contemplative, Miss Florence la respirait, la veillait, rassasiait ses regards charmés de la vision douce et flottante de Nhinon endormie.