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Page:Pougy - Les sensations de Mlle de La Bringue, 1904.djvu/210

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LES SENSATIONS

saient mon cœur d’une douce allégresse.

D’autres fois je m’en allais à pied par les landes et ne revenais qu’au crépuscule, alors que de grandes bandes sanglantes striaient le ciel d’azur et d’or au-dessus des collines.

Un soir, je fus ainsi surprise par l’orage. Un pâtre robuste, qui rentrait sa chèvre, m’offrit l’hospitalité sous sa hutte.

Nous nous assîmes par terre, sur une peau, et mangeant du bon fromage blanc et de la crème avec un grand morceau de pain de ménage, nous avons regardé côte à côte le ciel