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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/22

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YVÉE JOURDAN

paraître ; lorsque je me suis trouvée seule, face à face, avec mon existence qui se désagrégeait de toutes ses expirantes beautés… ; lorsque j’ai compris — avec toute la désespérance des réprouvés — que ce qui fuyait ainsi, entraîné dans un tel désastre, ne reviendrait plus, jamais plus…

J’ai envié alors la douce paix des aveugles-nés qui ont toujours ignoré la lumière du jour ! J’ai regretté le sort moins enviable de ceux pour lesquels la clarté s’éteint subitement, et dont l’espoir persiste, dans le souvenir et le regret des choses jadis entrevues.

J’ai envié la fin touchante de ce Gœthe, philosophe à qui la mort arrachait une suprême prière vers la lumière alors qu’elle lui retirait la puissance de la fixer… Comme lui, je me suis prise à répéter :