Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/41

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ne manquerent pas de s’emparer encore du ſoin de ce qui concernoit la Religion : & la coûtume ayant déja prévenu les femmes, que tout appartenoit aux hommes, elles ne demanderent point d’avoir part au miniſtere. L’idée qu’on avoit de Dieu s’eſtant extrémement corrompuë par les fables & par les fictions poëtiques ; l’on ſe forgea des Divinitez mâles, & femelles : & l’on inſtitua des Preſtreſſes pour le ſervice de celles de leur ſexe ; mais ce ne fut que ſous la conduite & ſous le bon plaiſir des Preſtres.

L’on a veu auſſi quelquesfois des femmes gouverner de grands Eſtats : mais il ne faut pas pour cela s’imaginer, que c’eſt qu’elles y euſſent eſté appellées, par eſprit de reſtitution ; c’eſt qu’elles avoient eu l’adreſſe de diſpoſer les affaires de ſorte qu’on