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Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/18

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vous m’avez enseigné à être raisonnable et à suivre toujours les avis de ma conscience. Vous m’avez conseillé encore de mépriser les richesses et de n’avoir que peu d’ambition. J’ai mis tout ceci en pratique du mieux que j’ai pu et je pense ne vous avoir donné que rarement des sujets de mécontentement. Mais j’ai acheté des livres et je les ai lus. Et ces livres ont décidé de ma vocation, car je serai philosophe, et philosophe-errant. Mon père, l’Occident où vous êtes né m’appelle et sollicite ma curiosité. Je veux connaître le Portugal et ces autres pays où vécurent des sages. Avec votre permission, je vous dis adieu, et vous prie de me donner votre bénédiction chrétienne, car je m’embarquerai sur le prochain bateau de la Malle Royale. »

Toutefois, ces paroles n’eurent pas l’effet que Gualtero en attendait. Papa Kyes entra dans une jaune colère et jeta, en guise de bénédiction, l’une de ses savates à la tête de son fils. Mme Kyes pleura et invoqua Çiva, dieu de la pénitence, des mortifications, de la méditation abstraite et qui a cinq visages avec un œil au