Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Aux premières escales, il ne débarqua pas. Cette terre d’Orient ne lui disait plus rien qui vaille et souvent il s’écriait en lui-même : « Europe ! Europe ! Vie ! Vérité ! » comme les Européens s’exclament lorsqu’ils voyagent : « Ô Asie, silence, jungle, éléphants, lumière ! » Le philosophe continuait à suivre les conseils de son Maître qui dit : « Dans un voyage sur mer, lorsque le vaisseau est arrêté dans un port, si tu descends à terre pour faire la provision d’eau, tu pourras, chemin faisant, ramasser soit un coquillage, soit un oignon, mais tu devras faire attention au vaisseau, tourner toujours les yeux vers lui, prendre garde que le pilote ne t’appelle, et, s’il t’appelle, tout quitter de peur qu’il ne te fasse enchaîner et jeter dans le navire comme le vil bétail. » Ces recommandations lui semblaient excellentes et il jura de s’y conformer. Le paquebot essuya une violente mousson depuis Ceylan jusqu’à l’entrée de la Mer Rouge et