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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/26

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Sélictar que de l’arrêter. Ce fut à moi-même que je réservai ce soin. Je renvoyai tous mes gens, sans en excepter mon valet de chambre, et, retournant à la porte du jardin, je m’y cachai avec plus de soin que je n’avais fait la première fois, dans l’espérance d’y voir revenir le Sélictar avant la fin de la nuit. Mais j’eus encore le chagrin de m’être fatigué inutilement.

Il était rentré pendant que je faisais assembler mes gens. Bema, qui l’avait conduit elle-même au jardin, s’était défiée de mes soupçons, et, quittant sa maîtresse sous quelque prétexte, elle l’avait rappelé assez promptement pour le dérober à mes recherches.

Je passai tout le jour suivant dans un chagrin que je ne pus déguiser. Je ne vis pas même Théophé, et l’inquiétude qu’elle me fit marquer le soir pour ma santé me parut une perfidie dont je cherchais déjà le moyen de me venger.

Pour augmenter mon trouble, je reçus avis à la fin du jour que la vie du Bacha Chériber était dans le dernier danger, et que ses amis qui savaient déjà la démarche que j’avais faite en sa faveur, me conjuraient de revoir le Grand Vizir pour renouveler mes sollicitations. Quel contretemps, à l’entrée d’une nuit où j’étais résolu de recommencer ma garde à la porte de mon jardin, et où je me repaissais déjà de la confusion du Sélictar ! Cependant, il n’y avait