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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/35

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ments par diverses questions ; et cet empressement que je ne lui avais jamais vu, commençant à me devenir importun, j’ai d’autant plus souffert de la nécessité où j’étais de l’écouter, qu’elle m’avait fait entendre que vous lui aviez donné quelque empire sur moi et qu’elle ne prétendait qu’à l’employer à me rendre heureuse. Enfin, m’ayant quittée, après m’avoir mise au lit, il s’était passé à peine un instant lorsque j’ai entendu doucement frapper à ma porte. J’ai reconnu Synèse à la lumière de ma bougie. Sa vue m’a causé plus de surprise que de frayeur ; cependant, tout ce que vous m’avez raconté étant revenu à ma mémoire, j’aurais témoigné de l’inquiétude, s’il ne m’était tombé dans l’esprit pour expliquer sa visite, que vous aviez pu lui pardonner en arrivant à Constantinople, et que vous me l’aviez peut-être renvoyé avec quelques ordres dont vous l’aviez chargé pour moi. J’ai souffert qu’il se soit approché. Il m’a commencé un discours qui ne contenait que des plaintes de son sort, et que j’ai interrompu lorsqu’il m’a paru certain qu’il n’était point ici de votre part. Entre mille témoignages de douleur, il s’est jeté à genoux devant mon lit avec beaucoup d’agitation. C’est dans ce moment que Bema est entrée avec le Sélictar ; ne me demandez plus ce que l’augmentation de mon trouble ne m’a pas permis de remarquer distinctement. J’ai entendu les cris de Bema qui reprochait sa