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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/37

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pour regarder les obscurités qui me restaient encore à pénétrer, comme des événements qui commençaient à me toucher moins, et que j’allais examiner avec un esprit plus libre.

« Souvenez-vous, dis-je à Théophé, pour lui faire connaître une partie de mes espérances, que vous m’avez laissé entrevoir aujourd’hui ce que je me flatte de découvrir quelque jour plus parfaitement. »

Elle parut incertaine du sens de ce discours.

« Je m’explique assez, » repris-je.

Et je me persuadai, en effet, en la quittant, qu’elle avait feint de ne pas m’entendre.

Je me fis amener aussitôt Bema. Cette artificieuse esclave espéra pendant quelques moments de me tromper par des impostures. Elle entreprit de me persuader que c’était le hasard qui avait amené chez moi le Sélictar, à l’entrée de la nuit, et que s’étant aperçue au moment qu’elle l’avait rencontré, que Synèse était dans l’appartement de Théophé, son zèle pour l’honneur de ma maison l’avait portée à prier ce seigneur de punir l’insulte que je recevais de ce jeune téméraire. L’ayant vu disparaître avant qu’elle eût été arrêtée, elle se flattait encore que si elle n’avait pas quitté tout à fait ma maison, il aurait regagné secrètement son asile, et que dans l’une ou l’autre supposition, elle aurait le temps de le prévenir sur ce qu’elle inventait pour sa défense. Mais je n’avais