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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/106

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seau, que cette prompte retraite désappointait, sans avoir l’air de les entendre, Mme Georges se dirigea vers la porte, résolue :

— Une autre fois, murmura-t-elle enfin, une autre fois. Nous reviendrons.

Mme Musseau arrêta Élisabeth au moment où elle allait franchir le seuil.

— Comme cette enfant s’est développée ! Elle est plus grande que vous, Madame ; elle ne ressemble à personne.

La mère et la fille se retrouvèrent dans la rue, et elles marchèrent côte à côte, muettes, jusqu’à ce qu’enfin une bouffée de désespoir montât au cœur de Mme Georges et le fit éclater. Elle murmura sourdement :

— Tu me fais trop souffrir, Élisabeth. Si tu parlais au moins ! Tout vaudrait mieux que ee cruel silence.

Élisabeth pressa le pas :

— Oh ! s’écria-t-elle, dans la rue !

Pendant la courte visite qu’elle venait de faire, elle était arrivée à une certitude, — elle n’aurait pas su dire exactement d’où elle tirait