Aller au contenu

Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sa conviction, — mais elle l’avait acquise inébranlable : son ancienne institutrice connaissait le passé. Avec quelle obstination le jeune homme lui-même n’avait-il pas dévisagé sa mère !

Elle eut d’une façon aiguë la sensation de la destinée fermée et humiliante qu’elle devait à sa mère. Que ferait l’échange de millions de paroles pour effacer un fait ineffaçable ?

Mme Georges la rejoignit, se mit à son pas, mais sans renouer l’entretien.

Que dire ? Quels mots pourrait-elle inventer pour peser sur le jugement d’Élisabeth ? Comment faire saisir à cette âme neuve, ignorante de toutes les complications de la vie, les nuances multiples qui font du bien et du mal un alliage complexe, difficile à définir exactement ?

Il valait mieux se taire en abandonnant au temps ce travail délicat. Il fallait laisser cet esprit, vide d’expérience, se développer seul, arriver lentement à l’indulgence, comme les