Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/122

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pour elle ce séjour dans la libre nature ! D’un moment à l’autre, ici ou là, elle apercevrait la robe noire qui tant de fois déjà lui avait révélé la retraite de sa fille, lorsque, inquiète de ses disparitions, elle la suivait sans la rejoindre.

Elle fouilla du regard tous les abris où Elisabeth, les jours où la prenait cette soif de solitude, allait cacher ses rêveries. Elle les passa tous en revue, prudemment, sans trahir sa surveillance ; elle suivit l’un après l’autre jusqu’au bout les chemins préférés de la jeune fille, elle erra partout, l’œil ouvert. Mais ses recherches restèrent sans résultat, et, tout à coup ; l’inquiétude la mordit de nouveau au milieu de sa fausse sécurité. Brusquement l’amère certitude de tous les jours reprenait possession de sa pensée et en chassait les menteuses joies du spectacle extérieur.

Bien qu’elle n’eût pas aperçu André, il était là, elle n’en doutait plus. C’était pour le rejoindre qu’Élisabeth était sortie si délibérément tout à l’heure, sans même lui jeter