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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/123

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un mot d’explication. Ils étaient quelque part ensemble, mais où ?

Élisabeth avait rencontré le jeune homme très près de la maison, et, tout de suite, en apercevant sa mère qui semblait la chercher, elle avait cédé à la prière d’André, elle avait pris avec lui un chemin plus long à travers les prés, et ils avaient gagné la maison par une cour de derrière, où s’ébattait en liberté un monde de volatiles bavards, piaillant au soleil.

Ils se trouvaient seuls pour la première fois dans la chambre d’auberge où Mme Georges et Élisabeth recevaient les visites d’André.

Un peu embarrassée par ce tête-à-tête inaccoutumé, que sa familiarité vis-à-vis du jeune homme en présence de sa mère rendait délicat, Élisabeth s’approcha de la fenêtre. Levant sa main maigre, elle indiqua d’un geste les grosses têtes fleuries des cerisiers et dit :

— Ces cerisiers… je n’ai jamais vu autant de fleurs… ils sont vraiment magnifiques.