Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/150

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— Tu as dit non ! s’écria Élisabeth frémissante de surprise. Sans me consulter, tu as dit non… Mais moi, moi, je dis oui.

Et sa pâleur s’étendit partout, jusqu’à ses lèvres, qui devinrent livides.

— Mon Dieu, Élisabeth, s’écria la mère suffoquée, est-ce que tu l’aimes ? Mais, dis-le donc, alors, dis-le.

Élisabeth ne répondit pas.

Au bout d’un instant de réflexion, Mme Georges reprit, décidée :

— Eh bien ! non… Quoi qu’il en soit… si même tu l’aimes… Je ne puis pas, je ne veux pas aider cet homme à te tromper. Malheureuse enfant, il a un but en demandant ta main, un but que je n’ose presque pas t’avouer. Ce n’est pas ta personne qui l’attire, c’est autre chose… C’est…

Élisabeth se redressa vivement, l’œil provoquant. Les paroles de sa mère venaient de la piquer à une place très sensible, et toujours irritée. Distinctement, elle entendait vibrer à ses oreilles la remarque étouffée