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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/170

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— C’est une lettre d’Élisabeth, dit Mme Georges froidement.

Et elle essaya de masquer d’un sourire la brusque souffrance qu’éveillait l’impertinente observation.

— Ah ! vous avez donc enfin des nouvelles ? Il était temps.

Évitant de rencontrer le regard hardi et soupçonneux, Mœe Georges répondit évasivement à l’avalanche de questions indiscrètes que déchaîna la nouvelle. Elle pensait, soulagée, que ce supplice-là, au moins, cette obsession, bourdonnant autour de son mal comme une mouche infatigable et vulgaire, prendrait fin prochainement. Elle s’en irait de cette demeure où elle avait tant souffert, sans laisser de trace de son passage ; elle se mettrait à l’abri de cette inquisition grossière et bête.

L’enfant, fatigué de ses perquisitions, était revenu auprès de sa mère, et depuis un moment, les dix petits doigts cramponnés aux plis de la jupe, il la sollicitait :