Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/181

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— Moi !

Il réfléchit quelques secondes et reprit :

— J’ai une quantité de choses à faire, qu’il est inutile de détailler.

Cependant après un nouveau silence, il ajouta :

— Pourquoi ne pas te le dire, après tout ? Nous avons beaucoup dépensé en voyage. Je veux voir où nous en sommes.

Élisabeth rentra vivement.

— Je savais bien que tu dépensais trop, beaucoup trop.

Et comme cela lui était arrivé souvent pendant le court voyage de noces où André avait jeté l’argent à pleines mains, choisissant partout les plaisirs les plus coûteux, les meilleures places, la comblant de cadeaux inutiles, vivant, en un mot, avec un luxe insouciant qui n’a pas besoin de compter, elle rougit de sa pauvreté, de son absolu dénûment.

André se mit à rire, montrant toutes ses dents, tout son râtelier jeune et complet. Il rit longtemps, de tout son cœur, sans