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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/237

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Elisabeth s’enfonça dans un sentier obscur, trouva le banc où sa mère allait s’asseoir pour la regarder jouer avec le sable du chemin quand elle était toute petite, ou, plus tard, déjà grandelette, l’amusait en lui racontant des histoires.

Elle s’assit, et tout de suite les larmes l’étouffërent.

Au-dessus de sa tête les gouttes de pluie se multipliaient. Elles tombaient à présent, drues et pressées, martelaient les feuilles plates des platanes, et à côté d’elle le vert dur des lauriers. La poussière de l’allée se marquetait de taches, se criblait de petits trous de plus en plus serrés.

La solitude s’était faite complète, et Élisabeth pleura un moment très fort, librement, incapable de contenir plus longtemps l’explosion de chagrin qu’elle refoulait depuis son départ de la fabrique.

Mais par sa violence même cet accès s’épuisa vite.

Au bout d’un instant, la jeune femme