Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/26

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ce refus sans entrailles, à combler le vide, laissé dans la vie de la petite fille, par les affections qui se dérobaient.

Jamais, depuis son lamentable exode de la maison paternelle, elle n’avait éprouvé le douloureux trouble de conscience qui l’agitait dans ce moment où ses remords, réveillés trop tard, se sentaient impuissants à rien réparer.

En même temps que la lettre au large bord noir où la mort de sa mère lui était froidement communiquée, Mme  Georges avait reçu un autre avis. C’était un acte notarié en bonne forme, lui annonçant que toute la petite fortune de ses parents lui revenait nominalement.

Le nom d’Élisabeth ne figurait pas, à la vérité, dans le testament de l’aïeule. Il n’y était fait aucune allusion au passé, mais l’enfant n’avait pas pu être oubliée, elle était forcément comprise dans la volonté miséricordieuse qui avait dicté ce document.

La longue insensibilité de Mme  Georges, toute son amertume, sa rancune obstinée et