Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/40

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de sa tante, où pas un jour n’avait passé, depuis l’arrivée de cet enfant, sans que quelque tracasserie irritante ne troublât la paix du ménage.

Plusieurs fois, impatienté de voir prospérer sous son toit ce parasite fixe et accaparant, sans entendre jamais le jeune homme manifester d’autres ambitions d’avenir que de vagues projets lointains, d’où la nécessité d’un travail régulier était toujours absente, plusieurs fois M. Musseau avait offert à son neveu des emplois à sa taille, assez lucratifs pourtant pour lui créer une indépendance modeste. André s’était fait renvoyer de partout. Il revenait, au bout de quelques semaines, amer et irrité, maudissant la bêtise des hommes, l’injustice du sort, toutes les iniquités sociales.

Dix années s’étaient écoulées ainsi, et André était devenu un grand garçon svelte à la fine moustache noire. Longtemps, par horreur des zizanies domestiques, le caissier avait laissé pousser sur son