Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/43

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connue. Elle est morte là-bas, très loin.

— Ah ! vraiment. Une grand’mère… une grand’mère maternelle ?

— Oui…

— Ah ! vraiment.

Elle reprit :

— Je serais venue plus tôt si j’avais su, mais je ne pouvais pas deviner. Je suis montée, en passant, voir ce que vous deveniez.

Et elle s’étonna tout bas de n’avoir pas été prévenue. Depuis quatre ans qu’elle était une habituée de la maison, ce silence était tout au moins étrange. Elle rêva un moment, curieuse, mais sans questionner Élisabeth. Jamais elle n’avait réussi à gagner la confiance de son élève ni à lui extraire, par adresse, aucune confidence au sujet de sa mère. Élisabeth restait récalcitrante à ses avances, éludait ses plus adroites investigations, et le seul profit qu’elle eût retiré du siège organisé autour de la tenace taciturnité de la petite fille, des sous-entendus dont elle la torturait était la certitude de l’ignorance absolue d’Élisa-