Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/70

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Elle s’arrêta net sur le seuil et y resta clouée, immobile.

Mme  Georges et Gertrude s’étaieut brusquement séparées, mais l’œil prompt de la jeune fille avait saisi le groupe intime près de la fenêtre.

— Toute cette eau, dit Gertrude en regardant dehors, cela va faire du bien.

Et sans jeter les yeux sur Elisabeth, elle s’esquiva. Aimer cette créature sournoise qui entrait sur la pointe des pieds pour espionner sa mère, jamais !

La jeune fille était allée s’asseoir sur le canapé, mais en voyant sa mère se diriger de son côté, elle se leva vivement, et elle alla coller son front à la vitre, le dos tourné. Mme  Georges la suivit, l’interrogeant sourdement.

— Élisabeth ?

Le front toujours collé à la vitre, la jeune fille resta un moment silencieuse, puis elle demanda froidement :

— Je voudrais bien savoir pourquoi je m’appelle Élisabeth ?