Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/83

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son passé, aussi bien que l’ardente appréhension de quelque chose de pire la menaçant de tout près, pour demain, allaient se noyer, se dissoudre, s’abîmer, comme de chétifs et insignifiants accidents, au milieu de la paix superbe de la fête nocturne.

Elle se dessaisissait d’elle-même dans une de ces courtes minutes de communion avec la nature où jette l’abandon passager de tout espoir défini ; un moment son âme désemparée cherchait autre chose dans la profondeur du ciel étoilé que l’accomplissement du même désir ardent et obstiné.

Elle joignit les mains sur son front, et elle sentit, comme elle ne l’avait jamais fait, la responsabilité de sa faute. En même temps l’apaisement qui naît de toutes les certitudes, même de celle du malheur, la pénétrait. Sous le souffle de la nécessité elle sentait un courage venir à elle lentement du fond de la nuit, de toute cette poussière d’or semée dans l’espace, comme si de chacun de ces points lumineux un rayon encourageant