Page:Pradez - Réparation, 1905.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 195 —

— Un garçon sans goût pour rien. Gagner de l’argent ! Pst ! Il s’en soucie autant que de ça !

Il fit claquer bruyamment le pouce et l’index et continua :

— Il ne sait pas même jouir de sa jeunesse pendant qu’elle dure. Quand elle est finie… cours après ! Moi, je me défie de ces garçons trop sages. Ça cache quelque chose.

Jacques dit avec effort :

— Son père lui a légué une passion que la vie ne lui a pas permis de satisfaire. Voilà probablement ce qu’il cache.

— Un legs ! Vous me faites rire avec votre legs. Fameux votre legs, vrai ! S’échiner toute une vie à respirer du foin sec et en arriver là ! Il faut que vous sachiez, monsieur, que mon frère a eu le même héritage que moi pour commencer la vie, de quoi partir doucement. Jusqu’à son second mariage, cela ne marchait pas trop mal. Il avait une place de professeur. Il s’était même distingué dans sa partie, à ce qu’on me disait. Mais, moi, je me défiais ; je disais à ma femme : « Attendons la fin ». Un beau jour, il m’annonce qu’il s’est remarié et qu’il vient en passant nous montrer sa nouvelle acquisition. Une brunette à dents blan-