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comme si déjà quelque chose d’autre travaillait son esprit et qu’il en refoulât l’expression avec effort. Enfin, il s’arrêta brusquement en face de Jacques, et il lui dit tout d’une haleine, d’un ton résolu :

— Si, autrefois, quand il en était encore temps, Germaine avait su défendre un enfant abandonné qui lui avait été confié, à elle, rien de ce qui s’est passé ne serait arrivé. Cela me met hors de moi de voir aujourd’hui les conséquences de sa faiblesse, de son indifférence ou, si tu aimes mieux, de sa passion égoïste et tenace frapper, à tour de rôle, ceux que j’aime le mieux. Cette fois, c’est toi !

Jacques se leva vivement :

— Ne parle pas de moi, Philippe, protesta-t-il froidement. Ce que j’ai à faire, je le ferai sans l’aide de personne. Je ne serai un obstacle sur la route de personne. Mais il y a un point où tu te trompes toujours. Ce n’est pas ta femme, c’est toi qui es responsable de ce qui est arrivé. Elle n’a jamais été qu’un jouet entre tes mains. Combien de fois faudra-t-il donc te le répéter ?

Il poursuivit du même ton sec :

— Ce que je dois faire, je le ferai… ne crains rien. Mais, toi aussi, tu as quelque chose à