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pouvait enfin espérer voir revenir Philippe.

Dès que sa belle-mère l’eut libérée de sa surveillance, Isabelle avait fermé ses cahiers d’un geste résolu. Elle était allée coller son visage aux vitres et, elle aussi, avait attendu le retour du voyageur avec une fiévreuse impatience.

Philippe s’attarda presque une heure auprès d’Isabelle. Lorsque, enfin, il la quitta, il sortit si précipitamment qu’il frôla Germaine sans la voir. Elle murmura :

— Philippe !…

Et elle le suivit dans le cabinet de travail où autrefois elle avait passé à côté de lui des heures si heureuses. Une expression de peine contractait si visiblement le visage de son mari que tout de suite le cœur de la jeune femme s’était mis à battre d’appréhension. Elle resta silencieuse en face de lui, attendant qu’il s’expliquât. Il dit enfin :

— Puisque vous étiez derrière la porte, vous avez entendu ce qu’Isabelle vient de me reprocher ?

— Non, je n’écoutais pas… et puis le vent fait tellement de bruit dans les arbres depuis un moment que, si même je l’avais voulu, je n’aurais rien entendu.

Philippe eu un sourire froid :