— Le vent ? Ah ! oui… je comprends !
Et il ajouta sèchement :
— Isabelle vient de me demander raison de mes sentiments pour Lucien. Une fillette qui n’a pas treize ans !… Qu’est-ce que vous dites de cela ?
Elle répondit tremblante :
— Je ne comprends pas comment Isabelle a osé…
Philippe l’interrompit :
— Moi non plus ! Et il m’est impossible de croire que l’idée lui soit venue de questionner son père sur ses sympathies sans y être stimulée par quelque chose ou par quelqu’un. Qu’en pensez-vous ?
La jeune femme balbutia :
— Je ne sais pas ce que vous voulez dire, Philippe. Est-ce moi que vous soupçonneriez de l’avoir poussée ?
— Je n’ai pas dit poussée, mais peut-être encouragée sans le vouloir… que sais-je, moi ?… Ce serait très différent !… On oublie quelquefois en parlant à un enfant qu’on s’adresse à un être incapable de comprendre à fond les choses et qui les interprète à sa façon.
La réalité offrait un si brusque contraste