Page:Pradez - Réparation, 1905.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 64 —

avant de penser à caser ceux des autres ; il n’était pas le père de Lucien, ni son tuteur. Pour le moment, l’enfant était bien où il était, il ne pouvait pas mieux faire que d’y rester. Plus tard ?… Eh bien, plus tard, on verrait. Si le garçon se développait dans le sens des affaires, ce qui était fort douteux, son père n’y ayant jamais vu goutte, on reparlerait de lui.

Germaine se souvint du sourire résigné de Philippe à la lecture de cette réponse catégorique. Mais il était très épris d’elle à ce moment-là ; son déplaisir ne s’était clairement manifesté que plus tard. La résistance passive qu’elle avait opposée depuis au désir persistant de Philippe de voir Lucien s’expatrier avait envenimé leur sourde dissension. Enfin, de guerre lasse, elle avait cédé à la tenace volonté de Philippe. Lucien était parti ! Mais depuis ce départ, au lieu de lui savoir gré de son obéissance, Philippe se montrait plus irritable, plus agressif que jamais.

Tout à coup, par la fente des volets disjoints, un rayon de soleil entra. La demi-obscurité de la chambre s’éclaira d’une clarté rose. L’amère tristesse de la jeune femme s’adoucit.

Elle se leva et se vêtit à la hâte. Un désir