Page:Pradez - Réparation, 1905.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 7 —

les tableaux accrochés à la paroi en face d’elle. Au milieu de toiles de petites dimensions, d’aquarelles et d’estampes grises, un portrait de femme, peint à l’huile, souriait d’un air de commisération pâle et discrète.

M. du Plex continua :

— Est-ce que je me trompe ? ne m’avez-vous pas dit un jour que vous n’avez jamais vu la mère ?

— Non, jamais.

— On ne sait pas même quelle sorte de sang coule dans ses veines, à cet enfant. Il est là comme une énigme vivante dont le mot est perdu.

Il caressa un instant la barbe drue et noire qui encadrait son visage d’homme sanguin, puis il poursuivit :

— Je suis fâché de vous le dire si crûment, Germaine, mais ce garnement me déplaît tous les jours davantage. Il a une façon d’épier nos paroles qui est tout à fait déplacée. Avez-vous remarqué comme il m’avalait des yeux quand j’ai parlé de l’arrivée d’Isabelle ? Il serait encore ici, la bouche ouverte à nous écouter, si je n’avais pris soin de l’avertir.

Mme  du Plex hésita. Le coude sur la table, le menton appuyé sur la main, elle réfléchis-