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lins à vent immobiles, étendaient de longs bras noirs, décharnés et inactifs.

M. du Plex s’était dirigé vers la porte, mais, arrivé sur le seuil, il revint sur ses pas et dit :

— Je vous serais obligé, Germaine, de faire comprendre à Lucien que le retour d’Isabelle ne changera rien à sa vie chez moi. Il n’est pas du tout nécessaire qu’il s’occupe d’elle, ni elle de lui. Il vaut mieux lui expliquer les choses à temps, pour éviter des conflits inutiles.

Un silence passa. Germaine, protesta enfin, hésitante :

— Lucien ne verra Isabelle qu’aux repas, devant nous, Philippe. Toutes ses heures sont remplies de façon à rendre sa présence inoffensive pour tout le monde ici. Est-il absolument nécessaire de le blesser gratuitement ?

— Le blesser ? Mais en quoi donc cela peut-il le blesser de mettre d’emblée les choses sur leur vrai terrain et de nous garantir ainsi, tous les quatre, de chicanes possibles pour l’avenir ? Lorsqu’on peut les éviter, on les évite, et je vous répète que je vous serais obligé d’arranger cette affaire comme je vous le demande.