reproche, et l’entoura de ses soins. À toute heure, elle montait lui apporter des remèdes et des consolations, ce dont il était visiblement touché.
Il eût pu ainsi jouir d’une fin de vie tout à fait conjugale, après tant de vagabondages, si le destin n’en avait décidé autrement. Tandis qu’il se remettait peu à peu de sa nouvelle alerte, sa compagne, qui avait toujours été une valétudinaire, ne tardait pas à succomber, en 1845 : peut-être la fatigue de ces quelques mois avait-elle hâté son décès.
Latouche n’eut pas l’indécence de la pleurer bruyamment. Mais il écrivit à M. de Lourdoueix cette lettre pleine de tact :
Depuis de fort longues années, nous avions cessé d’être unis comme l’entend le monde ; jamais par les liens d’une réciproque et profonde amitié ! Que de soins touchants elle a eus de moi dans ses souffrances et combien je suis fier d’avoir adouci pour elle les pressentiments de sa perte[1]…
En gage de parfaite réconciliation, Mme de Latouche avait laissé à son mari tout ce qu’elle possédait. Il pouvait donc se retirer à Aulnay avec les ressources nécessaires pour subvenir à ses besoins, pour parer à ses infirmités. Mais, déjà, dans de pareilles circonstances, l’argent seul se révélait insuffisant à susciter les dévouements indispensables.
- ↑ Lettre du 22 janvier 1845.