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Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/15

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notes d’un condamné politique.

fut fait de ce qui pouvait témoigner à ces familles le respect et la sympathie dont elles étaient l’objet.

C’est ici le lieu de rendre à mes compatriotes ce témoignage que du sein de cette foule soudainement armée, sans organisation et sans autorité reconnue, nul désordre n’est sorti ; personne ne déshonora la cause que nous regardions comme grande et juste.

Des postes furent placés en divers endroits pour prévenir une surprise du dehors et pour protéger les familles et les propriétés des personnes d’origine britannique, désignées sous les noms de tories ou de bureaucrates, retenues prisonnières à Châteauguay ou dans l’hôtel Provost. Cela fait, nous attendions les ordres qu’on devait recevoir incessamment du « Gouvernement provisoire » qu’on nous avait dit être organisé sur les frontières.

Sur les deux heures du même jour, un courrier nous apporta un ordre, qu’il nous dit écrit de la main du docteur Robert Nelson et envoyé par les docteurs Nelson et Côté, nous enjoignant de nous tenir prêts à marcher sous deux heures d’avis sur un point qui devait nous être indiqué sous peu.

Le reste de cette première journée de campagne et la nuit qui la suivit se passèrent le plus tranquillement possible.

Sur les dix heures du matin, le 5, un courrier de Châteauguay nous apporta la nouvelle que