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Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/220

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NOTES D’UN CONDAMNÉ POLITIQUE.

toute cordiale, m’adressa des paroles de félicitation sur mon heureux retour de l’exil et me fit, de suite, remise de la somme nécessaire pour payer mon passage jusqu’à Montréal et faire honneur aux frais de mon séjour à Londres.

De retour à mon hôtel, je trouvai une seconde lettre de M. Roebuck qui m’informait qu’il ne pouvait venir à Londres, pour raison de maladie dans sa famille ; il me faisait encore des questions sur les circonstances dans lesquelles se trouvaient mes compatriotes exilés. Je répondis de suite à cette seconde lettre, et lui exprimais l’espoir de le voir à Londres, avant mon départ, à l’ouverture alors prochaine du parlement, lui disant que j’avais maintenant deux motifs de le désirer : celui du rétablissement de la santé de la personne malade chez lui, et celui qui avait pour objet le bonheur de le voir et de le remercier en personne. Ce vœu ne se réalisa pas, cependant ; M. Roebuck ne vint pas à Londres avant mon départ ; mais je reçus une troisième lettre de lui, deux heures avant mon départ pour le Canada. Il me disait dans cette dernière lettre que la somme déposée en Angleterre n’était pas suffisante pour effectuer le retour en Canada de tous les Canadiens restés en Australie. Il ne faut pas, disait-il, qu’un seul d’entre eux reste en exil faute des moyens pécuniaires nécessaires à son retour dans la patrie. Il m’engageait donc à faire connaître ce fait, à mes compatriotes, à mon arrivée en Canada, et à solliciter une nouvelle souscription.