Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1899, 1.djvu/14

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tante et qui devait entraîner une forte dépense, le soussigné s’est arrêté au moyen qui lui a paru le plus pratique et le moins coûteux, consistant en échafaudages volants.

Néanmoins, cet échafaudage coûterait encore 950 francs.

Quant aux nettoyages, il est incontestable que ceux intérieurs seront de beaucoup plus difficiles que ceux extérieurs, toutefois ces derniers ne laisseront pas que d’être beaucoup plus outrageux dans les parties hautes des rosaces ou verrières qui ont été jusqu’ici protégées en partie de la pluie.

L’ensemble des faces intérieures et extérieures représente une surface de 500 mètres et exige une dépense de 4,000 francs.

Soit pour le tout, échafaudages et nettoyage, d’après le devis ci-joint, 5,198 francs.

A titre de renseignement, le soussigné joint deux croquis de deux verrières de dimensions différentes, pouvant donner une idée de l’importance du travail.

Mais le soussigné croit devoir faire observer que ce prix ne comprend que le nettoyage sans aucune réparation, puisqu’il n’y a rien eu de décidé pour la restauration complète de ces vitraux.

Or, il croit de son devoir de signaler, dans l’intérêt de leur conservation ainsi que dans l’intérêt de la Ville, qu’il faudrait aussi prévoir quelques réparations d’urgence, telles que :

Calfeutrement des parties mauvaises ;

Reconsolidation des tringles et plates-bandes ;

Le remplacement de celles manquantes ;

La peinture desdites ;

Clavettes à fournir, attaches soudées, etc.

Étant donné que ces divers travaux pourraient se faire en même temps que le nettoyage, il y aurait lieu de profiter de l’échafaudage assez dispendieux que nécessitent les travaux de nettoyage.

Dans ce but, le soussigné joint un second devis approximatif se montant à 1,526 francs.

Soit un total de 6,724 francs.

Cette dernière dépense pourrait varier de 12 à 1,500 francs et ne pas atteindre ce dernier chiffre.

D’autre part, M. Ventillard, qui serait chargé de ce travail, et consulté à cet égard, s’engage à ne pas dépasser le chiffre de 6,724 francs pour échafauds, nettoyages et réparations indiquées aux devis.

L’architecte soussigné attendra de nouvelles instructions de M. le Directeur avant de rien entreprendre de ces travaux intéressants.

    Paris, le 13 décembre 1898.

          L’architecte de la 1re section,

               Signé : F. Gion.

M. Alfred Lamouroux estime que la Commission du Vieux Paris a rempli son devoir en mettant en lumière l’état déplorable des anciennes verrières de Saint-Germain-l’Auxerrois. Plusieurs visites ont été faites par elle à ces verrières et des négociations ont été engagées avec M. le Directeur des services municipaux d’architecture, négociations qui ont amené l’intéressant rapport de M. Gion. Maintenant que l’affaire entre dans la période d’exécution, il pense qu’il appartient à M. le Préfet de la Seine de soumettre au Conseil municipal les mesures qu’il lui paraîtra convenables pour l’exécution des travaux.

M. Formigé demande que les restaurations soient confiées non pas aux entrepreneurs de l’entretien, mais à des peintres-verriers de talent reconnu, de façon à ne rien changer dans l’aspect des verrières ni dans le sentiment de l’époque à laquelle elles appartiennent.

M. Alfred Lamouroux pense qu’il y aura lieu, tout d’abord, d’opérer le nettoyage afin d’examiner l’état de ces vitraux et de n’en entreprendre ensuite la restauration qu’avec la plus grande circonspection ; il estime que M. Carot, peintre-verrier, serait tout indiqué, par sa compétence particulière, pour diriger cette opération.

M. Selmersheim dit qu’il sera nécessaire d’opérer le nettoyage avec le plus grand soin avant de procéder aux restaurations ; il pense que la Commission du Vieux Paris devrait procéder d’ores et déjà au classement des vitraux anciens de toutes les églises de Paris. Ces vitraux, une fois classés, il serait impossible aux fabriques d’y toucher et bien souvent de les faire remplacer par du simple verre blanc ; peut-être obtiendrait-on aussi, une fois le classement décidé, une subvention de l’État. Celui-ci entreprend le classement d’objets mobiliers artistiques et historiques ; on pourrait fort bien y comprendre les vitraux des églises qui sont de véritables immeubles par destination. Il ajoute qu’il en fait la proposition ferme à la Commission.

La Commission émet le vœu que l’Adminis-