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Cet inventaire fort minutieux ne mentionne pas la présence d’un seul livre : mais les armes y étaient en grand nombre, fort riches, et plusieurs d’entre elles rappelaient des souvenirs que les Bourbon-Malause conservaient avec orgueil dans leurs traditions de famille.

Outre le château de Lacaze, les Bourbon-Malause en possédaient plusieurs autres d’une moins grande importance comme position militaire, mais qu’ils étaient obligés de conserver pour leurs fortifications. Celui de Rouquayrols acquis de messire Balthasar de Siméon et de dame Madeleine de Brignac, le 21 août 1655, se trouve désigné dans une note de 1674, en ces termes qui en donnent une grande idée : « Plus, la terre et seigneurie de Rouquairols, joignant le comté de Lacaze, où il y a un très-beau château fort ajusté et très-bien meublé, ressemblant à un palais enchanté. »

Il faut avouer que les détails ne répondent pas à cette splendide énonciation. Les biens qui en dépendaient étaient cependant considérables et devaient donner un revenu important. En y joignant différentes métairies, la terre et seigneurie de Vabre, le château de la Ginié, et les fiefs possédés dans les baronies de Sénégats, de Montredon et de Massuguiés, on arrive à une somme de 30,700 livres. Le marquisat de Malause en Quercy, celui de Miremont dans l’Auvergne, la baronie de Chaudesaigues et autres terres dans lesquelles les Bourbon-Malause avaient le droit de haute justice, complétaient le revenu total de 56,000 livres.

Louis de Bourbon mort le 1er septembre 1667, fut transporté dans son château de Lacaze. Il eut pour successeur Guy-Henry, son fils, qui devint colonel du régiment de Rouergue et brigadier des armées du roi, après avoir servi sous Turenne, son grand-oncle. Il se fit catholique en 1678 et mourut le 18 août 1706.

Guy-Henry III de Bourbon apporta au sein de la montagne, de somptueuses améliorations. Il fit orner de portraits les grandes salles du château de Lacaze et y établit une magnifique orangerie. Il fit de grands frais de culture et organisa des chasses presque royales. Un de ses frères, Armand, quittait la France à la suite de la révocation de l’édit de Nantes, et un autre, Louis, fut tué à la bataille de la Boyne en 1690. Pendant ce temps, Guy-Henry III