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richard wagner et la france

que Paris soit la seule capitale qui ne la connaisse pas… » Tel était l’avis d’Édouard Lalo.

Victorin Joncières, dans une longue lettre, rappelait qu’il avait été l’un des premiers wagnériens français, dès 1861, et qu’il avait assisté à la création des Meistersinger, en 1868, à Munich.

Après les opinions favorables de MM. Salvayre et Widor, celle de M. Vincent d’Indy est intéressante à rappeler :

« Monsieur le Directeur, écrivait-il, étant noté depuis longtemps, par les partisans de l’école du bon sens, comme l’un de ces musiciens dangereux qui poussent l’aliénation mentale jusqu’à faire le voyage de Bayreuth afin d’entendre de belles œuvres dramatiques, je n’éprouve aucun embarras à vous donner franchement mon avis sur les prochaines représentations de Lohengrin.

« J’y vois deux grands services rendus aux compositeurs français : le premier, de ne plus les obliger à aller chercher en pays étranger des auditions nécessaires à leur éducation musicale ; le second, d’ouvrir un débouché aux œuvres nouvelles de nos nationaux.

« Voilà mon opinion sur la très artistique tentative de M. Lamoureux, qui va faire connaître en France une œuvre qui aurait dû être jouée à l’Opéra de Paris depuis plus de vingt ans. »

Les Lustige Blätter du 14 parodièrent plusieurs de ces réponses.

Durant les quinze premiers jours d’avril, la bataille continua, acharnée. Soudain, arriva l’incident de Pagny-sur-Moselle, connu sous le nom d’  « Affaire Schnæbelé ». Aussitôt les violences redoublèrent. La publication, intentionnellement malveillante,