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la question wagner depuis la guerre

ballet, — cette bête noire de Wagner. Une troupe de rats (les rats de l’Opéra) envahit la scène ; alors apparaît Offenbach, — autre bête noire de Wagner, — sur cette onomatopée confiée au chœur :


Krak ! Krak ! Krakerakrak !
Das ist ja der Jack von Offenhack !


Jules Ferry l’accueille :


Sauveur de l’État ! rédempteur des rats ! Chantez maintenant plus mélodieusement encore !

Orphée a quitté les ombres pour allier l’art à la République !


Un peu plus loin, Victor Hugo, du haut du ballon de Nadar, vaticine, en un jargon franco-allemand :


Je chante la vraie histoire[1]
Du peuple saint la victoire
Des victoires du Rhin et de la Loire
Rayonnantes d’une éternelle gloire,
Je chante en de fières romances
En de nouvelles stances,
Paris, il faut que tu danses !


Y a-t-il là-dedans, autre chose qu’une critique des rimes insipides des livrets à la Scribe ?

Et tandis que Jules Ferry parle, parle, sans que personne ne prête attention à son éloquence intarissable, le chœur, dirigé par Offenbach soufflant dans une trompette, chante, à la manière des anciens finales d’opéra :

  1. Les mots en italiques sont on français dans le texte.