mettre à leur place. Nous dirons ensuite que si, dans
la divine Psalmodie, on compte plusieurs degrés, en
sorte que les inférieurs s’appuient encore sur la terre
et sont accessibles aux âmes qui sont dans les labeurs
de la Vie purgative ; à mesure aussi qu’elle
s’élève sur cette échelle mystique l’âme se sent illuminée d’un rayon céleste et parvenue au sommet,
trouve l’union et le repos dans le souverain bien. En
effets ces saints Docteurs des premiers siècles, ces
divins Patriarches de la solitude, où puisaient-ils la
lumière et la chaleur qui étaient en eux, et qu’ils ont
laissées si vivement empreintes dans leurs écrits et
dans leurs œuvres, si ce n’est dans ces longues heures
de la Psalmodie durant lesquelles la vérité simple et
multiforme passait sans cesse devant les yeux de leur
âme, la remplissant, à grands flots, de lumière et d’amour ? Qui a donné au séraphique Bernard cette
onction merveilleuse qui coule en fleuve de miel dans
tous ses écrits ; à l’auteur de l’Imitation, cette suavité,
cette manne cachée qui, après tant de siècles, ne s’affadit jamais ; à Louis de Blois, cette douceur et cette
tendresse inénarrables qui émeuvent tout homme qui
voudra lui prêter son cœur, si ce n’est l’usage habituel
de la Liturgie au milieu de laquelle leur vie
s’écoulait avec un mélange de chants et de soupirs ?
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XIV
Préface