priété ? Comment convaincre l’ouvrier qu’il ne lui est pas plus permis, de par sa conscience, de surfaire son travail qu’au patron de l’avilir ? À bon chat, bon rat, vous dit-on ; défendez-vous comme je me défends ; chacun pour soi, Dieu pour tous ; à la guerre comme à la guerre ; et cent autres maximes, retenues de l’époque barbare, où la spoliation et le vol étaient la juste récompense du guerrier.
Le propriétaire n’est-il pas maître de sa maison ? Ne l’a-t-il pas héritée de son père, ou achetée de son argent, ou bâtie de ses mains ? N’est-il pas maître de la démolir, comme de l’exhausser d’un ou plusieurs étages, de l’habiter avec sa famille, ou d’en faire une grange, un magasin, une étable ; de la remplacer par un jardin, ou un jeu de quilles ? Que venez-vous donc nous parler ici de mutualité ? Qu’est-ce que cette manière sournoise de réduire et tarifer légalement les loyers, sous prétexte d’usure, de bon marché des capitaux, de droit social à la plus-value des terrains, etc. ? Une véritable propriété entraîne droit d’accession, droit d’alluvion, partant droit exclusif à la plus-value, laquelle n’est qu’une bénédiction du ciel sur le propriétaire. Respect donc à la propriété ; rien que la loi de l’offre et de la demande, dans son énergique et primitive simplicité, ne peut être ici invoqué ; rien que sa parole ne peut lier le propriétaire.
Voilà ce que l’on dit, sans se donner même la peine de remarquer que, par un nouveau privilége, la loi de l’offre et de la demande est bien plus douce pour le propriétaire que pour le marchand, le fabricant et l’ouvrier. On marchande à l’ouvrier son salaire, au marchand sa marchandise, au fabricant son service ; on se permet de leur reprocher, comme un quasi-délit, l’exagération frauduleuse de leur prix : qui